voyage Mai 2017
Compte rendu voyage du 6/05 au 8/06 2017
Selon les recommandations du ministère du plan et du développement, le bureau de CAED
(Comité d’Aide aux Enfants Démunis), notre partenaire togolais, a décidé de réaliser un documentaire de leurs activités. Documentaire qui sera diffusé à la télévision nationale. Des copies seront envoyées à différents organismes au Togo et en France.
Aussi caméra et journalistes nous attendaient à notre descente d’avion le 6 Mai. Nous avons répondu à quelques rapides questions.
Après une nuit à l’hôtel, nous avons rencontré les quinze jeunes parrainés qui vivent à Lomé. Deux d’entre eux nous ont exposé des problèmes sérieux : l’un n’a plus d’endroit convenable pour dormir, l’autre se plaint de son oncle qui le fait trop travailler à l’entretien de la maison et ne lui donne pas d’argent. Une enquête sera faite par nos représentants à Lomé.
Le 7 Mai, dans l’après-midi, nous sommes partis pour Kpalimé. Un dîner convivial avec les membres de CAED a clôturé cette première journée au Togo.
La semaine suivante les visites dans les écoles et dans les familles ont commencé.
Trois enfants en grande difficulté scolaire ont été détectés. Deux d’entre eux sont récupérables avec un suivi médical psychologique pour l’un et des appareils auditifs pour l’autre. Hélas, il n’est pas possible de continuer à parrainer le troisième. C’est un handicapé profond. Il lui faudrait une rente à vie car il ne sera jamais autonome. Ce n’est pas l’objectif de l’association.
Ingrid, Alain et Michelle sont allés passer une journée avec leur filleul, soit à l’orphelinat, soit dans la famille.
Le samedi 13 Mai, nous avons accompagné les enfants au marché. Tous ou presque ont acheté du maïs et du riz pour la famille et rien pour eux personnellement. Ce qui montre que les conditions de vie au Togo sont de plus en plus difficiles.
Le dimanche 14, nous sommes allés pique-niquer à la cascade de Togbekli et André nous a mené jusque dans son ancien village en haut de la montagne.
Les visites aux enfants ont continué.
Le jeudi 18, Ingrid, Alain et moi avons fait l’ascension du mont Agou, point culminant du Togo à 986 m. C’était dur mais très beau.
Le vendredi 19, Ingrid et Alain reprenaient l’avion pour la France.
Comme nous étions à Lomé nous avons vu, dans leur famille, les deux dernières filles qui nous inquiétaient. Nous avons pu constater une nette amélioration de leur santé et de leur vie. Changer de milieu est parfois bénéfique.
Nous avons pu régler les problèmes posés par les deux jeunes le jour de notre arrivée.
L’un avait un vrai problème. Nous lui avons loué une chambre et acheté un vélo.
L’autre n’avait pas de vrai problème. La vie à Lomé lui donne des ambitions de liberté irréalisables. D’autre part, son oncle lui donne bien l’argent du parrainage chaque mois.
Lors de nos visites dans les familles, nous avons vu trois foyers où il n’y avait rien à manger le soir et pas de nattes pour dormir. Acheter des nattes, c’est réalisable car c’est un achat d’une fois, mais pour la nourriture, le problème est plus difficile. Notre petite association ne peut pas prendre en charge la nourriture des familles.
Une des trois familles qui n’ont pas dîné par manque d’aliments.
De nombreuses réunions avec les membres de CAED ont permis de régler de petits problèmes d’incompréhension et de gestion.
Nous avons, ensemble, revu les critères de constitution de dossiers de demande de parrainage.
Voici les critères que nous avons établis :
- pour les jumeaux, un seul dossier est proposé
- éviter les dossiers d’enfants handicapés mentaux
- pas de dossiers constitués dans la précipitation
- pas d’enquêtes nocturnes
- les nouveaux dossiers sont répartis géographiquement, la deuxième enquête est faite par un autre binôme. Ainsi, tous seront au courant
- tout dossier choisi par le bureau est signé et le cachet apposé par la présidente. Il sera envoyé par le biais de la boîte mail de la « maison des enfants ».
- tout dossier émanant d’une autre voie est nul
- tout suivi à problèmes doit être étudié par le bureau dans les meilleures délais
- Si l’un des parents est dit décédé au moment de la constitution du dossier, demander un certificat de décès (parfois le ou la « décédé » refait surface).
En étudiant les frais de fonctionnement de la « maison des enfants », électricité, eau, wifi, réparations, entretien, service de ramassage d’ordures et indemnités du gestionnaire, de la maman et du gardien, nous nous sommes rendues compte qu’il nous fallait augmenter la somme que nous envoyons chaque trimestre.
Bien sûr, la grande salle et des chambres sont louées plusieurs fois par mois, mais la location est de 2500 où 4500 (3€ où 7€) par nuit, le gain n’est pas énorme.
Cependant, il suffirait de deux séjours de tourisme solidaire par an pour que la maison devienne autonome.
Parlez en autour de vous !
Il y a trois ans, nous avions fait une demande auprès du ministère du plan et du développement, pour que l’association soit reconnue ONG par ce ministère.
CAED a relancé la demande et s’est aperçu qu’aucun des trois dossiers que j’avais envoyés n’étaient parvenus au ministère.
Nous avons dû recommencer les bilans de ces trois années. Le jour de notre départ, nous avons porté le dossier à la représentante du ministère chargée de la constitution et réception des dossiers. Ensemble, nous avons revu la présentation. Selon elle, le dossier serait accepté. Dans ce cas, chaque année, il faudra envoyer un bilan des réalisations de notre association et de celles de CAED.
La reconnaissance ONG nous permet de limiter les frais de douanes éventuels, de solliciter des subventions et de donner une légitimité à CAED.
Ce fut un séjour dense et très constructif.
Beaucoup de points d’incompréhension ont été effacés car chacun a pu dire sans à priori et sans crainte ce qui l’ennuyait ou ce qu’il ne comprenait pas. Nos différences culturelles ont été expliquées et surtout reconnues. C’est l’essentiel pour un travail ensemble efficace.
Nous avons constitué notre stock de chaleur humaine auprès des familles, des enfants et surtout auprès des membres de CAED.
Merci à tous et en particulier à CAED. Nous revenons plus riches.
Danielle Moniez, Michelle Regease
